CONCEPT II

LA SCIENCE NORMALE & LA SCIENCE EXTRAORDINAIRE

Science normale

 « Le terme science normale désigne la recherche solidement fondée sur un ou plusieurs accomplissements scientifiques passés, accomplissements que tel groupe scientifique considère comme suffisants pour fournir le point de départ d’autres travaux. » (Kuhn, 1983 : p.29) Lorsque des scientifiques travaillent et suivent un paradigme sans tenter d’en dépasser les limites, Kuhn considère qu’ils exercent une science dite normale. Ainsi, cette science « est fondée sur la présomption que le groupe scientifique sait comment est constitué le monde. » (Kuhn, 1983 : p.22) L’appellation « normale » découle du fait que cette science s’inscrit dans un paradigme et ne le remet pas en question. On ne questionne pas la manière de penser et de chercher utilisée, mais on cherche plutôt à enrichir les connaissances scientifiques du moment, étant donc plutôt identifiable à un contexte de science cumulative. (Kuhn, 1983 : p.82) Kuhn écrit que « la recherche de la science normale est dirigée vers l’articulation des phénomènes et théories que le paradigme fournit déjà. » (Kuhn, 1983 : p.47)

La science normale cherche donc à justifier et à enrichir le paradigme dans lequel elle évolue, sans chercher à le contredire. On dit donc que la science normale est une science prédictive : « l'objectif des scientifiques, influencés par une tradition normalisatrice, est de résoudre des énigmes cadrant de facto avec le paradigme. » (techno-science.net, année inconnue).

Le concept de science normale est une base assez significative dans les travaux de Kuhn puisque c’est de cette normalité que se distingue la science extraordinaire.

Science extraordinaire

            La science extraordinaire est aussi un concept élaboré par Kuhn qui se base sur la « relation » qu’entretiennent les hommes de science avec leur discipline. En fait, c’est en quelque sorte une forme d’antithèse à la science normale. Si celle-ci se basait plutôt sur une acceptation des théories et principes déjà établis, la science extraordinaire est plutôt un plongeon dans l’inconnu, en vue de découvrir des éléments de connaissance neufs. « C'est en effet l'intuition que la solution à une énigme ne pourra jamais être apportée par le paradigme qui donne naissance à la crise ; cette même intuition va de fait guider les premiers temps révolutionnaires. » (sic. techno-science.net, année inconnue).

            La science extraordinaire s’inscrit dans un paradigme constructiviste puisque c’est la phase qui représente le « changement » : l’évolution d’un paradigme à un autre a lieu durant une période considéré par Kuhn comme des périodes de crises de la science, la science extraordinaire.