Huston, Nancy


 

Sa biographie

 

Huston est née le 16 septembre 1953 à Calgary dans la province de l’Alberta au Canada.  Née plutôt de famille pauvre, elle explique que ses parents ont déménagés plusieurs fois du temps de leurs 9 ans de vie de couple, se baladant ainsi du Canada aux États-Unis. De cette façon, Nancy Huston explique que le divorce de ces parents dépend entre autre de ces migrations excessive, ce qui a encouragé le départ de sa mère vers une autre vie. Elle avoue que sa vie de famille ressemblait beaucoup au film The Hours avec ces mêmes espoirs et ces mêmes péripéties. Plus tard, la nouvelle conjointe de son père qui est allemande, amène Nancy vers l’euphorie de connaître une nouvelle langue. En effet, celle-ci part vivre avec ses parents quelques temps en Allemagne. C’est ainsi que Nancy apprit un allemand parfait dans les quelques mois que son séjour a duré.

 

Plus tard, le père de Nancy l’amène à quitter le pays pour s’installer au New Hampshire aux Etats-Unis à l’âge de 15 ans. Celle-ci décide d’entreprendre des études dans le compté de New-York. Ce n’est que plus tard, en 1973 que Huston reçoit une bourse ce qui l’amène à s’envoler vers Paris, ou elle va s’y appropriée une nouvelle langue : le français. Cette idée la charme, d’autant plus que cela lui amènera à s’éloigner de sa langue maternelle, ce qui représente du même coup, une fuite de son passé tourmenté par la séparation de sa mère. Là-bas, elle devient l’élève de Rolland Barthes, qui dirige son mémoire de maîtrise à propos du tabou linguistique. Plus tard, elle s’inscrit à l’Université et pendant ce temps, elle gagne sa vie en enseignant l’anglais, entre autre. Nancy est prêt du mouvement féminisme et s’implique dans les journaux et revues traitant du sujet. Au fil des jours, elle finit par rencontrer un philosophe bulgare prénommé Tzvetan Todorov qui deviendra son conjoint. En 2005, Nancy Huston est nommée officier de l'Ordre du Canada et officier de l'Ordre des Arts et des Lettres de France et en 2007, elle reçoit le doctorat Honoris Causa à l’Université de Liège.

  

Nancy Huston avoue que la perte de la présence de sa mère dans sa vie l’amènera à découvrir le monde de la littérature sous un angle nouveau. Elle se passionnera pour cet art qui la poussera vers l’imaginaire et la rêverie. De cette manière, elle explique que sans cet évènement perturbant, elle ne serait probablement pas devenue écrivaine. Donc, malgré le choc qu’elle a dû subir tôt dans l’enfance, on sait maintenant que cela a pu prendre une tournure magnifique.

 

 

Sa bibliographie

  

            Musicienne, écrivaine, poète, scénariste et traductrice, Nancy Huston écrit son premier essai en 1979 : Jouer au papa et à l’amant : de l’amour des petites filles. Suite à la mort de Barthes, Huston moins prise avec le jugement de ce dernier, s’adonnera à l’écriture libre : la fiction. C’est cet évènement qui l’amènera à écrire son premier roman qui s’intitule Les variations de Goldberg qui recevra le Prix Contre-point. Ce livre lui a d’ailleurs servis à produire un disque. Par la suite, son succès montera en flèche.

 

 

 En 1985, elle publiera Lettre parisiennes : autopsie de l’exil. Cet essai en sera un des premiers à traiter de ce sujet. En 1993, Huston écrit un livre en anglais, ce qui lui a valu un refus de la part des éditeurs anglophones. Cette contrainte la poussera donc à reprendre l’écriture française. Ainsi, elle retravaillera en français le texte préalablement anglophone ce qui lui donnera le très célèbre roman Cantique des plaines qui lui vaudra le Prix littéraire du Gouverneur général. En 1980, elle publiera son essai Dire et interdire : éléments de jurologie qui traitera des mots interdits par la langue. Ensuite, en 1982, elle publiera Mosaïque de la pornographie qui viendra mettre en lumière certaines œuvres pornographies en se penchant sur les écrits d’une ancienne prostituée pour analyser le lien entre les fantasmes et les désirs masculins par rapport aux peines féminines. S’inspirant de sa grossesse, Huston écrira en 1990 Journal de la création. En 1995, elle étudiera Romain Gary ce qui lui permettra de publier un nouvel essai : Le tombeau de Romain Gary. En 1995 et en 1996, elle publiera respectivement les essais Pour un patriotisme de l’ambigüité et Désirs et réalité : textes choisis. À partir de là, elle écrira sept autres essais, dont Nord perdus suivi de douze France en 1999 et L’espèce fabulatrice en 2008.

 

 

 

            Huston, ayant plusieurs talents, se consacrera à la traduction de trois œuvres, à l’écriture de trois livres pour enfant et à la production d’un recueil de poésie en collaboration aux dessins de Rachid Koraïchi. Plus tard, elle adaptera au théâtre son roman La virevolte écrit en 1994. Il est aussi important de préciser la participation de l’auteur dans cinq documents, dont Une enfance d’ailleurs : 17 écrivain racontent ainsi que dans Évangile selon Saint Matthieu.En 1998 elle co-écrit le scénario du film Voleur de vie puis, en 1999, elle deviendra co-scénariste du film Emporte-moi qui traite d’une adolescente dont la vie est enfouie dans la fiction.

 

 

            Tout au long de sa carrière, Huston obtint plusieurs prix. Notons le prix Goncourt des Lycéen 1996 et le Prix inter 1997 pour le roman Instrument des ténèbres, le Grand prix des lectrices de Elle pour L’empreinte de l’ange et elle remporta  le Prix Fémina et le Prix France Télévision pour son populaire roman Ligne de Faille.

 

 

Sa contribution au constructivisme

 

            Parfois romancière, parfois essayiste, Huston est une grande artiste et une auteure. Ses essais ont parfois la note philosophique et parfois même, on dit de ses écrits qu’ils sont <<la révolution copernicienne>>[1].  D’un côté constructiviste sociale et de l’autre constructiviste philosophique, Nancy Huston sait tout déconstruire, repartir de rien et en construire un beau château… fort.  En effet, celle-ci malgré des pensées et des concepts imagés, nous amène à voir que notre vie est un grand mensonge et que notre barrière psychologique et conscientielle nous oblige à se défendre contre la réalité qui pourrait nous ébranlée dans notre doux confort. De cette façon, Nancy Huston <<ne manquent pas de devenir «inestimables, irremplaçables»… au final, infiniment nécessaires.>> [2]. Certains l’adorent pour ses romans, d’autres sont fans de ses essais, mais quoi qu’il en soit, Nancy Huston ne tarde jamais de plaire à un grand nombre de gens. Ceux qui la liront n’ont qu’à savoir qu’ils ne resteront jamais – ou presque- indifférents. À ce point, voilà donc pourquoi certains comme Aleksandra Kroh s’inspire à écrire tout un chapitre à l’intention de l’œuvre de madame Huston. Puisque Huston est une Grande de la littérature, il suffit maintenant d’en approfondir quelques concepts qui sont, pour le moins, révélateur.

 

            Militante féministe, Huston nous amène à voir, ou plutôt à revoir le statut de la femme à travers la planète. Tandis que certains croient encore à l’infériorité féminine et donc à la supériorité masculine, sexe suprême, elle prend conscience que la femme est plus forte que ce que la société parfois oppressante ne le laisse croire. Par exemple, dans son essai Âmes et corps ou dans L’espèce fabulatrice elle nous parle du statut de la femme dans tous ses coutures. Elle fait beaucoup référence aux femmes afghanes et nous dévoile, dans L’espèce fabulatrice que chez les chimpanzés ne sont pas prit sous un voile, ce qui résulte de la religion et de la morale moyen-orientale. D’une autre part, elle annonce la sexualité des femmes et leurs oppressions injustifiées dans Mosaïque de la pornographie.

 

 

            Plusieurs concepts vont dans le sens de notre identité. En fait, elle annonce entre autre dans  Le journal de la création et dans L’espèce fabulatrice que l’identité est une construction. En effet, notre date de naissance, notre langue, notre religion, notre appartenance ethnique, notre nom, tout cela fait en sorte que nous ne sommes pas vraiment ce que nous croyons être et que tout est construit par notre société, notre monde, notre pays ou notre famille. Du côté de notre date de naissance, elle avoue que seuls les humains mesurent le temps et donc, dans l’éternité de l’univers il ne peut y avoir de date. De cette façon, nous sommes nés dans une année différente pour les chinois ou les musulmans. La langue que nous apprenons dès notre naissance n’est parfois qu’un melting-pot de plusieurs langues ensemble. Ainsi, plusieurs langues peuvent nous appartenir ou nous pouvons appartenir à plusieurs langues. Notre religion, selon Huston est le sommet de toutes nos croyances sur notre identité. Dans L’espèce fabulatrice elle dit que <<les religions sont l’une des principales sources de fables liant les gens entre eux>>. Du côté de l’ethnie, on vient d’un peu partout dans le monde si on compte bien nos ancêtres venus immigrés ou conquérir le l’Inde. Puis, notre nom finalement est la première fiction. Comme on donne un nom à nos personnages de roman ou de récit que l’on fait au secondaire, nos parents donnent un nom à leur bébé personnage de leur récit de vie. Voilà.  

 

           D’une autre manière, Huston nous raconte que les sentiments et notre ressentis sont d’une autre part, des fictions. L’amour existe pour nous, parce que l’imagination existe dans notre tête. Sous toutes ses formes, l’amour fait partie du récit que l’on se raconte. Tout comme l’amitié, le charme, la notion de couple ou d’amour parentale. Comme elle en parle beaucoup dans L’espèce fabulatrice, l’essence même de son essai Journal de la création tient compte de la notion de maternité. 

        

          Dans une autre tournure langagière, Huston nous fait notion des mots. Par exemple, les mots interdits, les jurons et la langue. Elle nous caractérise que les mots sont des fruits de la société actuelle autant que l’interdiction de la prononciation de certains mots. Comment un mot peut-il devenir sale, laid et transgressé? Elle nous en fait part dans Dire et interdire : élément de jurologie, un petit clin d’œil au statut de la femme et sa sexualité.

 

           

Bibliographie 

 

Huston, N. (1979) Jouer au papa et à l’amant. Ramsay.

 

 

Huston, N. (1980). Dire et interdire : éléments de jurologie. Payot. Petite bibliothèque Payot, 2002

 

 

Huston, N. (1982). Mosaïque de la pornographie. Payot.

 

 

Huston, N. (1990). Journal de la création. Seuil.

 

 

Huston, N. (1995). Tombeau de Romain Gary. Acte Sud/ Léméac.

 

 

Huston, N. (1996). Désirs et réalités : textes choisis, 1978-1994. Léméac.

 

 

Huston, N. (1999). Nord perdu suivi de Douze France. Acte sud/Léméac.

 

 

Huston, N. (2004). Professeur de désespoir. Acte Sud/Léméac.

 

 

Huston, N. (2004). Âmes et corps. Léméac/Acte Sud.

 

 

Huston, N. (2008). L’espère fabulatrice. Acte Sud/Léméac.

 

 

Huston, N.  Sebbard L. (1986). Lettres parisiennes : autopsie de l’exil. Barrault.

 

 

Huston, N. Université de Montréal, Musée de la civilisation (1995). Pour un patriotisme de l’ambiguïté : Notes autour d’un voyage aux sources. Fides

 

 

Huston, N. Winckler, V. (2001). Visage de l’aube. Léméac.

 

 

Dvorak, J. Koustas, J. (2004). Vision, division : l’œuvre de Nancy Huston. University of Ottawa Press.

 

 

Kroh, A. (2000) L’aventure du bilinguisme. L’Harmattan.

 

 

Cholet, Mona. (2001). Journal de la création et autres essai, « Je suis, donc je pense » : la révolution copernicienne de Nancy Huston. Périphéries [En ligne] http://www.peripheries.net/article254.html. Consulté le 2 février 2009.

Malavoy-Racine, T. (2006). Nancy Huston- Famille éclatée. Voir. [En ligne] http://www.voir.ca/publishing/article.aspx?article=43941&section=10. Consulté le 2 février 2009.

 

 

Guilbert, M. (2006). Écrivaine rebelle. Journal de Montréal. [En ligne] http://www.canoe.com/divertissement/livres/entrevues/2006/09/23/1884617-jdm.html. Consulté le 2 février 2009.

 

 

Laurin, D. (2008). Tout est fiction, selon Nancy Huston. Radio-Canada.[En ligne] http://www.radio-canada.ca/arts-spectacles/livres/2008/06/11/001-huston-critique.asp. Consulté le 2 février 2009.

 

 

 

 

Evene.fr. Nancy Huston : musicienne et écrivaine canadienne. [En ligne] http://www.evene.fr/celebre/biographie/nancy-huston-3723.php Consulté le 2 février 2009.

 

 

Jeanney, C. (2008). L’espèce fabulatrice de Nancy Huston. [En ligne] http://culturofil.net/2008/06/07/lespece-fabulatrice-de-nancy-huston/ consulté le 7 février 2009

 

 

Auteurs.Contemporains.Info. Nancy Huston. [En ligne] http://auteurs.contemporain.info/nancy-huston/

Consulté le 2 février 2009.

 


 

[1] Cholet, Mona. (2001). Journal de la création et autres essai, « Je suis, donc je pense » : la révolution copernicienne de Nancy Huston. Périphéries [En ligne] http://www.peripheries.net/article254.html. Consulté le 2 février 2009.

 

 

[2] Jeanney, C. (2008). L’espèce fabulatrice de Nancy Huston. [En ligne] http://culturofil.net/2008/06/07/lespece-fabulatrice-de-nancy-huston/